Kinshasa, le 16 septembre 2024
Le procès tant attendu entre la Premier League et Manchester City pour des irrégularités financières présumées démarre ce lundi. Déjà qualifié de « procès sportif du siècle » par les médias anglais, ce litige pourrait bouleverser le paysage du football anglais et même européen. Accusé d’avoir violé le règlement financier de la Premier League à 115 reprises entre 2009 et 2018, le club anglais fait face à une enquête d’une commission indépendante composée de trois membres, dont les délibérations se dérouleront dans un lieu tenu secret.
Les accusations portées contre Manchester City sont lourdes. Selon la Premier League, le club aurait gonflé la valeur de plusieurs contrats de sponsoring pour augmenter les flux financiers en provenance de ses propriétaires, notamment ceux liés au gouvernement des Émirats arabes unis. L’objectif aurait été de contourner les règles du fair-play financier, mises en place pour réguler les dépenses des clubs et éviter que certains ne faussent la compétition avec des budgets disproportionnés.
Les accusations ne s’arrêtent pas là. Le club est également soupçonné d’avoir effectué des paiements occultes à certains de ses cadres de l’époque, dont l’entraîneur Roberto Mancini et l’agent de l’ancienne star de l’équipe, Yaya Touré. Enfin, City aurait entravé l’enquête de la Premier League en dissimulant certaines informations cruciales, rendant la tâche des enquêteurs plus complexe. Depuis l’annonce des accusations en février dernier, Manchester City n’a cessé de clamer son innocence. Le club a nié toute faute, affirmant avoir toujours respecté les règlements financiers en vigueur et coopéré avec les instances dirigeantes.
Des sanctions potentielles qui font trembler Manchester City
Ce procès, qui pourrait durer plusieurs semaines, est attendu avec peur par les supporters du club et par les observateurs du football mondial. Si Manchester City est reconnu coupable, les sanctions pourraient être lourdes et variées. Parmi les peines envisagées figurent des amendes financières, la perte de points au classement de Premier League, voire une relégation du club en deuxième division. Ces dernières années, des clubs comme Everton et Nottingham Forest ont déjà été pénalisés de la sorte pour des infractions similaires.
La gravité des accusations porte cependant à croire que City pourrait faire face à des sanctions plus sévères. En effet, il ne s’agit pas uniquement de mauvaises gestions ou d’erreurs comptables, mais bien d’une série d’actes présumés de fraude financière intentionnelle. Ce n’est pas la première fois que Manchester City se retrouve dans la tourmente. En 2019, l’UEFA avait déjà sanctionné le club pour des violations du fair-play financier, en le bannissant des compétitions européennes pour deux ans.
Cependant, le Tribunal arbitral du sport (TAS) avait finalement annulé cette interdiction, réduisant la sanction à une simple amende de 10 millions d’euros. Cette décision avait été perçue comme une victoire pour City, qui avait ainsi pu participer à la Ligue des champions, une compétition dans laquelle le club brille régulièrement. Mais contrairement à l’UEFA, le Tribunal arbitral du sport n’a pas de juridiction sur la Premier League. Si City souhaite faire appel d’une éventuelle condamnation dans ce nouveau procès, il devra le faire devant un tribunal britannique à Londres, ce qui pourrait rendre la procédure plus longue et complexe. Les enjeux sont d’autant plus importants pour le club, qui pourrait voir son image ternie et son avenir sportif compromis.
La réaction de Pep Guardiola
Face à cette situation délicate, l’entraîneur emblématique de Manchester City, Pep Guardiola, a été interrogé à plusieurs reprises sur la question. En conférence de presse avant le match contre Brentford, il s’est montré calme mais réaliste. « Cela commencera bientôt et, espérons-le, se terminera bientôt. C’est le comité indépendant qui décidera, et j’ai hâte de connaître cette décision. Nous ne sommes pas des avocats et nous accepterons la sentence », a-t-il déclaré.
Guardiola a également fait preuve de prudence face aux nombreuses spéculations sur les sanctions possibles. « Je sais qu’il y aura plus de rumeurs, de nouveaux spécialistes sur les peines. Nous verrons. Tout le monde est innocent jusqu’à preuve du contraire. ». L’entraîneur catalan a toujours soutenu la direction du club et maintient sa confiance en l’intégrité de Manchester City, malgré la pression médiatique croissante autour de cette affaire.
Ce procès, considéré par beaucoup comme le plus important de l’histoire de la Premier League, aura des répercussions considérables, quel que soit le verdict. S’il s’avère que Manchester City est coupable des infractions dont il est accusé, cela pourrait entraîner une réévaluation des pratiques financières dans le football mondial. D’autres clubs pourraient également être amenés à revoir leurs stratégies en matière de sponsorings et d’investissements.
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