Kinshasa, le 15 mars 2024
Comment une question aussi sensible que l’identification de la population et le fichier général de la population peuvent se retrouver entièrement entre les mains des étrangers ? La question mérite d’être posée au regard du contrat que vient de signer le DG intérimaire de l’Office National d’Identification de la Population (ONIP) avec AFRITECH/IDEMIA. Même si ce contrat ne circule que sous les manteaux, de plus en plus certaines indiscrétions font part des clauses qui violent la souveraineté de l’Etat congolais.
Avec tambours et trompettes, le porte-parole du Gouvernement, entouré du DG intérimaire de l’Office National d’Identification de la Population et d’un responsable d’IDEMIA, avait annoncé à la mi-décembre dernier, le début des opérations d’identification de la population en vue de l’octroi de la Carte d’Identité Nationale. Depuis lors, un lourd silence est tombé sur la suite des opérations. Personne à ce jour ne peut dire quand commencera effectivement l’identification de la population et quand la première véritable carte sera délivrée.
Ce silence est notamment dû à une grosse confusion au sein de l’ONIP, conséquence d’un management aventureux. Sans aucun plan opérationnel bien élaboré, le DG intérimaire Stanislas Kenza a signé un contrat avec AFRITECH/IDEMIA pour les opérations d’identification de la population et l’octroi de la carte d’identité. Du coup les observateurs s’interrogent sur quelle base les deux parties sont arrivées à conclure un contrat à hauteur de plus d’un milliard de dollars américains. Comme l’opinion avait bien pu le noter lors du briefing avec le porte-parole du Gouvernement, le DG intérimaire était même incapable de dire le nombre de machines qui serait nécessaire, pour les opérations.
La vérité est que le contrat signé, cède pratiquement toutes les prérogatives et missions de l’ONIP à AFRITECH/IDEMIA. Cet état des choses devrait choquer tout patriote congolais car c’est la souveraineté du pays qui est en réalité placée entre les mains des étrangers. Le fichier général de la population qui sera généré à la suite de l’identification de la population échappera complètement à l’ONIP et donc à l’Etat congolais. Avec ce fichier, AFRITECH/IDEMIA aura un contrôle pratiquement sur toute la population congolaise. Car ce fichier comprendra les adresses, les comptes bancaires, les numéros de téléphone,… de chaque citoyen. Aucun Etat au monde ne devrait accepter un tel affront.
A ce jour, par exemple, personne à l’ONIP n’a pu dire où se trouvent les données des personnes qui ont bénéficié de la carte d’identité. Personne à l’ONIP ne peut dire combien de personnes ont effectivement été identifiées. La crainte en plus, en laissant cette prérogative aux étrangers, c’est de voir figurer dans ce fichier des personnes d’origine douteuse mais qui, une fois dans le fichier, seront considérées comme congolaises car c’est l’enregistrement dans le fichier de la population qui garantira désormais la nationalité congolaise. Quand on connaît les mouvements transfrontaliers et les velléités territoriales dans l’Est du pays, il y a de quoi s’inquiéter. En plus des missions de l’ONIP, ce contrat laisserait à AFRITECH/IDEMIA le droit de recruter le personnel. Ceci ressemble à une mort programmée de l’Office National d’Identification de la Population. Concrètement, l’ONIP qui cherchait un partenaire, se retrouve aujourd’hui dans la situation d’un accompagnateur.
La mise en œuvre de ce contrat posait comme préalable la mise à disposition par l’Etat congolais d’une somme de 100 millions de dollars américains. Cet argent est déjà débloqué est mis dans un compte parallèle de l’ONIP. L’ivresse du lait, entraînant des folies, des dépenses folles seraient déjà engagées : multiplication des missions fantaisistes à l’étranger, distribution des prébendes aux béni-oui-oui, voyages des personnes étrangères à l’ONIP,…
Tout cela ne serait que rumeurs si une lettre de Mme la DGA Colette Gobo à l’intérimaire Stanislas Kenza, n’était venue apporter de l’eau au moulin, en dénonçant une gestion catastrophique. La mission de l’Inspection Générale des Finances qui séjourne dans les murs de l’ONIP aidera sans doute à voir plus clair dans ce qui ressemble à un imbroglio.
Par Obed BISIDI
C’est vraiment regrettable si nous voyons comment les politichiens tuent l’administration. Il y a toute une Direction chargée de la population et toute une division d’identification regorgeant des experts en la matière, mais on crée un sous service pour faire de l’argent. Nous avions proposé aux gens de l’ONIP de travailler ensemble en faisant une mutualisation de 2 services mais, comme c’est la politique et que ils veuillent tiré les dividendes. Revenons au SGIntérieur pour discuter et faire un bon travail, sinon, les étrangers deviendrons les congolais. La DIRPOP possède même un logiciel crée pour ça. Un bon entendeur salut
Dommage!