Kinshasa, le 21 avril 2024
Quand quelque chose pourrit, on voit souvent affluer les mouches. La puanteur dégagée par la gestion catastrophique de Stanislas Kenza Lukengu, attire les services de contrôle de la dépense publique. Ainsi, après l’Inspection Générale des Finances (IGF), une équipe de l’Agence de Prévention et Lutte contre la Corruption (APLC) vient de débarquer à l’Office National d’Identification de la Population (ONIP) pour comprendre le flou qui entoure le contrat signé entre l’ONIP et le consortium AFRITECH/IDEMIA, un contrat de plus d’un milliard de dollars américains. Montant exorbitant et exagéré et pourtant FATSHI comptait beaucoup sur l’ONIP pour que celui-ci donne la carte à tous les congolais. Vraiment le premier citoyen congolais vient d’être poignardé au dos par cette maffia.
Pour un montant aussi important que 1,3 milliard de dollars, l’opinion est surprise de voir l’ONIP passer un marché de gré à gré avec une entreprise dont les propriétaires traînent une renommée sulfureuse. En effet, les responsables d’AFRITECH/IDEMIA sont mêlés dans des affaires suspectes de détournement d’argent notamment dans l’affaire des lampadaires pour la ville de Kinshasa et des forages à travers toutes les localités de la République. Ces responsables se sont tapés la réputation des spécialistes des travaux inachevés contre l’encaissement des millions de dollars du Trésor Public. On s’étonne d’ailleurs de la facilité pour ne pas dire la complicité de voir toujours les mêmes personnes, étrangers de surcroît, obtenir les marchés importants en termes financiers. Il semble que, en plus, ils bénéficient toujours des décaissements en mode d’urgence.
Après avoir acquis le marché de l’identification de la population et de la constitution du fichier général de la population, AFRITECH/IDEMIA a confié la tâche de constituer le fichier de la population et de délivrer la carte d’identité à ID360, une entreprise créée cette année même et enregistrée au RCCC il y a moins d’un mois. Avec un capital de 20.000 dollars, cette société va gérer des opérations à plus d’un milliard de dollars. Cela sent de la légèreté et même de la corruption. Comment peut-on engager la République avec autant de légèreté sur une matière aussi importante et sensible.
En effet, l’identification de la population et le fichier de la population relève de la sécurité et même de la souveraineté de tout un pays. Il est criminel et même antipatriotique de confier ces missions à des étrangers qui, pis encore, ont des accointances et des intérêts économiques avec le Rwanda. Surtout quand on connaît les visées expansionnistes du sanguinaire Kagame sur la RDC. Cela aurait dû amener les responsables de l’ONIP à réfléchir dix mille fois avant de nouer un tel partenariat.
Dans la même logique, on se souvient encore de l’épisode suspect où Azarias Ruberwa, alors ministre de la décentralisation, avait engagé la bataille pour gérer l’identification de la population alors que cette compétence revient de droit au Ministère de l’Intérieur. Or, on connaît très bien l’activisme de Ruberwa dans le Tutsi International Power qui a des vues sur le territoire congolais.
Un observateur attentif ne peut que se poser des questions. Azarias Ruberwa qui s’est battu pour avoir la main mise sur l’identification de la population congolaise. Maintenant, c’est une entreprise avec des intérêts à Kigali qui fait main basse sur l’identification en RDC. En même temps, Kagame achète en République du Congo des terres soit disant agricoles juste en face de la RDC du côté de l’ex-province de l’Equateur. Au Bénin, par un tour de passe-passe, un rwandais est nommé à la tête de l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP). Dans la distraction générale de certains pays africains, le Rwanda est en train de développer calmement sa stratégie tentaculaire de contrôler le processus d’identification afin de mieux infiltrer la majorité des pays sur le continent africain.
Pour revenir au cas de la RDC, au-delà des visées cachées derrière, le Contrat entre l’ONIP et AFRITECH/IDEMIA inquiète par sa gestion. Alors que l’ONIP a souffert longtemps de manque de financement, l’argent destiné aux opérations emmène plutôt des frustrations. Le DG intérimaire s’est empressé de s’entourer d’un tout petit groupe de personnes habituées aux courbettes parmi lesquelles sa concubine dont il a fait son directeur de cabinet. Comment Stanislas Kenza Lukengu peut s’engager dans une telle aventure sans au préalable avoir un plan opérationnel et pas un chronogramme clairs des opérations. A l’intérieur de l’ONIP, le mécontentement monte. La majorité du staff en sait rien de ce qui se passe. Ils apprennent les choses par la presse interposée.
Le premier à pousser un coup de gueule contre cet état des choses a été Mme le DGA de l’ONIP Colette Gobo qui, dans un courrier incendiaire au DG intérimaire, a dénoncé la mauvaise gestion de l’entreprise notamment des abus. Emboîtant le pas à la DGA, le Directeur des opérations et informatique de l’ONIP décrie le fait que l’ONIP n’a validé aucun document technique pouvant conduire à la signature d’un quelconque contrat et dénonce aussi le fait que DG intérimaire ait confié le fichier de la population aux étrangers. De même, les agents déplorent de voir leurs emplois menacés par l’inconscience et la gestion aventureuse de l’ONIP. En réaction, le DG intérimaire menace de recourir aux forces du progrès pour calmer la contestation et, en interne, il a mis sur pied une sorte de gestapo constituée de quelques juristes qui menacent les travailleurs avec des PV dont la finalité est obscure. Ridicule.
Le débarquement de l’IGF et de l’APLC à l’ONIP devrait inquiéter le DG intérimaire mais celui-ci est, son entourage, très serein arguant le fait que les propriétaires de AFRITECH/IDEMIA sont amis du Chef de l’Etat. Donc, il n’y a rien à craindre. Comment peut-on mêler le nom du Président de la République au cafouillage financier ? Toujours selon même entourage, Kenza Lukengu ne fait qu’appliquer la vision du Chef de l’Etat comme si c’est ce dernier qui le pousse à dilapider l’argent du Trésor Public. Encore une fois, le nom du chef de l’Etat est malmené à l’ONIP.
Est-ce que c’est vrai que cette opération doit ce faire
Laquelle?