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Kinshasa, le 28 mars 2024
Depuis un temps, les projecteurs de l’actualité sont braqués sur l’Office National d’Identification de la Population (ONIP) en raison de forts soupçons des tripotages financiers qui seraient devenus le mode de gestion de cet établissement public. Ce qui avait valu au DG intérimaire Stanislas Kenza une lettre incendiaire de son DGA Colette Gobo qui dénonçait une gestion opaque et catastrophique de l’ONIP. Pendant que les Congolais attendent leur carte d’identité, les dirigeants de cette entreprise ont apparemment d’autres objectifs qui nuisent particulièrement à l’intérêt supérieur de l’Etat.
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Le chemin emprunté par le DG intérimaire Kenza, poussé par une bande de flatteurs lèche-bottes à l’ONIP, va à l’encontre de la volonté exprimée par le Chef de l’Etat qui veut voir chaque Congolais disposer d’une carte d’identité. Au-delà de ce qui a été dénoncé par certains confrères notamment le fait d’hypothéquer la souveraineté nationale et le fait de confier le fichier de la population à une personne qui a ses affaires à Kigali, il y a le fait que l’argent mis à la disposition de l’ONIP a fait l’objet des dépenses fantaisistes : multiplication de missions de services à l’étranger et l’institution de « maboko banque » pour payer des agents sur la place publique avec de l’argent qui sortait de la poche de certains agents sans aucun document.
Tout ceci a emmené les limiers de l’Inspection Générale des Finances à poser leurs valises à l’ONIP pour contrôler les opérations sur deux comptes de l’ONIP, logés à la SOFIBANQUE. Pris de panique, le DG intérimaire de l’ONIP s’est empressé d’adresser une lettre à l’Administrateur Directeur Général de SOFIBANQUE. Dans cette lettre, Stanislas Kenza demande la restitution sur le compte ONIP-Investissement d’un montant de plus de 400 millions de Francs Congolais, débité sans motif formel avec comme libellé « Achat/vente des devises étrangères/Constitution provision pour couverture prêt échelonné échu ».
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Qui, en dehors du DG intérimaire Stanislas Kenza Lukengu, a le pouvoir de mouvementer le compte de l’ONIP ?
Selon l’esprit de la lettre de Kenza au n° 1 de SOFIBANQUE, on serait tenté de croire que cette institution décide de façon unilatérale de ce qu’il convient de faire avec l’argent de l’ONIP. Difficile à croire tout de même. Le fait de demander à SOFIBANQUE de vendre des Francs Congolais pour des devises étrangères et aujourd’hui de demander une opération inverse, le DG intérimaire doit savoir que toutes ces opérations génèrent des frais de transaction. Donc de l’argent perdu.
Le cas de l’ONIP est un dossier à plusieurs tiroirs. On parle des ngulu et pire : des gens qui auraient reçu des frais médicaux pour l’étranger et qui n’ont jamais quitté Kinshasa.
Nous y reviendrons.
HGDMI
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