
Le Réseau panafricain de lutte contre la corruption – UNIS, membre de la Coalition Le
Congo n’est pas à vendre (CNPAV), attire solennellement l’attention des plus hautes
autorités de la République sur les dérives graves constatées dans la gestion des affaires
publiques, telles que documentées dans la troisième édition du bulletin
KANYAKA-RUSHWA, couvrant le dernier trimestre 2024.
Ce rapport, qui sera publié le 07 avril 2025, met en lumière une série d’affaires de corruption
qui ternissent la réputation des institutions publiques et qui ont un impact direct sur la vie
quotidienne des Congolais.
Le document examine des cas emblématiques, allant des
détournements de fonds publics à des scandales impliquant des hauts fonctionnaires, des
magistrats et des acteurs clés de l’État.
Parmi les faits saillants, la publication inclut des
enquêtes sur :
- L’acquisition controversée d’un immeuble à Bruxelles par le procureur général près la
Cour de cassation, dans des conditions soulevant des soupçons de blanchiment
d’argent ; - Le détournement présumé de 5,5 millions USD destinés à la construction de centres
de formation professionnelle dans le Kasaï ; - Le partage d’un butin de 35 000 USD entre trois magistrats dans le Haut-Lomami ;
- L’évaporation de 3 millions USD destinés à l’indemnisation de populations expropriées à Mbuji-Mayi ;
- La répartition opaque de 5,9 millions USD de “jetons de présence” dans le cadre de la
renégociation du contrat chinois ; - L’implication d’un magistrat dans l’évasion d’un dangereux criminel notoire ;
- Le traitement à géométrie variable de certains dossiers judiciaires, notamment
l’affaire de surfacturation des forages et lampadaires.
Face à la gravité des faits exposés, le Réseau UNIS, aux côtés de ses partenaires de la société civile, formule les demandes suivantes :
- L’ouverture d’enquêtes judiciaires indépendantes, rapides et transparentes sur tous
les faits documentés dans le bulletin Kanyaka-Rushwa n°3, avec obligation de rendre compte publiquement des suites judiciaires données : - 5. La publication systématique des déclarations de patrimoine des hauts responsables de l’État, y compris les magistrats, conformément au Code de conduite de l’agent
public ; - La réactivation et le renforcement effectif des organes de contrôle (IGF, CENAREF,
ANR), en les mettant à l’abri de toute influence politique ; - La mise en œuvre d’une réforme structurelle et courageuse du système judiciaire, pour en finir avec l’impunité et garantir l’égalité des citoyens devant la loi ;
- L’interdiction de financements privés ou étrangers dans les processus de négociation d’intérêt national, tel que dénoncé dans l’affaire des jetons de présence de la
SICOMINES.
Les Congolais attendent des réformes tangibles et une justice qui soit réellement au service
de la population. La note KANYAKA RUSHWA est un appel à l’action, en particulier pour la
justice internationale, notamment la Suisse, à jouer un rôle plus actif dans la lutte contre la corruption en RDC.