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Kinshasa, le 13 février 2024
Le Président angolais Joao Lourenço qui jouait le rôle de médiateur désigné par l’Union africaine pour faciliter les négociations entre Kinshasa et Kigali en conflit depuis 2021 a jeté l’éponge.
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« Il est temps pour moi de passer le témoin à un autre chef d’État concernant la médiation entre Kinshasa et Kigali », a-t-il déclaré dans un entretien avec Jeune Afrique dans l’après midi de ce jeudi 13 février, tout en léguant une dernière recommandation à son homologue de la RDC, à qui il demande de dialoguer avec le M23, une hypothèse farouchement rejetée par Félix Tshisekedi.
Cette proposition de l’angolais est inspirée de l’experience de son propre pays dont les vingt-cinq années de lutte armée se sont terminées par le dialogue entre le pouvoir en place et la rébellion de l’Unita de Jonas Savimbi.
« Les autorités congolaises ont conscience de la nécessité de parler à toutes les parties, y compris au M23 », dit-il avant de révéler avoir « plaidé en ce sens auprès du Président Félix Tshisekedi.
“L’Angola a connu une longue guerre civile. Pour y mettre fin, nous avons dû parler avec tout le monde. Malgré leur incursion sur notre sol, nous avons même négocié avec les forces sud-africaines du régime d’apartheid, discussions menées sous l’égide des États-Unis et qui ont abouti à la signature des accords de New York, en 1988. Puis, comme un mouvement angolais, à savoir l’Unita, faisait aussi partie du problème, nous avons également discuté avec lui le moment venu», a-t-il renchéri.
Par cette décision, Joâo Lorenço passe la main à une prochaine présidence de l’UA qui redistribuera tous ces dossiers.
Dominique Prevoste Mulamba, le journaliste motivateur