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Kinshasa, le 18 avril 2024
Alors que de plus en plus des voix s’élèvent pour demander la suspension du contrat léonin signé entre l’ONIP et le consortium AFRITECH/IDEMIA, le gang mis en place pour saper la souveraineté de la République Démocratique du Congo et piller les ressources du Trésor Public se lance dans une précipitation inconsidérée en voulant démarrer dès cette semaine les opérations d’identification de la population en vue d’octroyer la carte d’identité.
Pourtant un semblant de chronogramme publié récemment, annonçait le début des opérations générales au mois de mai.
L’objectif dans cette précipitation est de mettre l’Etat congolais devant un fait accompli et rendre irréversible la revisitassion de ce contrat.
Pourtant, l’intérêt supérieur de la Nation impose que l’on arrête immédiatement l’exécution de ce contrat qui, manifestement, ne vise qu’à remplir les poches de quelques personnes et favoriser la fraude à l’identité congolaise. Comment peut-on laisser la question de l’identité nationale entre les mains des personnes trempées jusqu’à l’os dans les dossiers de corruption et de détournement des fonds.
En effet,les responsables du consortium devant procéder à la constitution du Fichier Générale de la Population et à la délivrance sont en République Démocratique du Congo mêlés dans des affaires qui ressemblent à des scandales d’Etat : des forages à des prix exorbitants et des lampadaires surfacturés non installés. Les mêmes personnes se retrouvent, pour des centaines de millions de dollars, dans les opérations d’identification de la population et la délivrance de la carte d’identité. Y aurait-il un hasard si ce sont toujours les mêmes noms qui se retrouvent dans des histoires scabreuses et qui ont toujours les faveurs de certaines autorités pour obtenir les marchés plus juteux. Existerait-il un réseau maffieux décidé de saigner à blanc les caisses du Trésor ?
Ce qui étonne aussi dans cette affaire est que AFRITECH/IDEMIA vient de céder à la société ID360 les droits et obligations du contrat signé avec l’ONIP. En d’autres termes, cette société créée en janvier 2024 et enregistrée seulement au mois de mars au RCCC, avec un capital de 20.000 dollars, devient propriétaire d’une opération à plus d’un milliard de dollars. Elle récupère toutes les missions de l’ONIP. C’est peu dire que l’on assiste là à une mort programmée de l’Office National d’Identification de la Population, avec la complicité de ceux qui sont censés défendre l’ONIP. Pire, le tout passe entre les mains des étrangers.
D’après nos sources, une kyrielle de personnes, parmi lesquelles des personnes se présentant comme les communicateurs du Chef de l’Etat, aurait été recrutée, moyennant de espèces sonnantes et trébuchantes, pour faire campagne en faveur de ce consortium afin de brouiller les pistes. On parle de milliers de dollars qui auraient été mis en jeu.
Si pour des opérations d’identification, on doit ainsi acheter des consciences, cela voudrait tout simplement dire que ce n’est pas propre.
Actuellement, l’Inspection Générale des Finances et l’Agence de Prévention et de Lutte contre la Corruption sont dans les murs de l’ONIP pour essayer de voir clair dans ce qui ressemble à un contrat maffieux. En attendant les résultats, l’urgence serait de suspendre ce contrat.
En fait, dans les jours qui suivent, on va assister à une grande cérémonie de lancement des opérations d’identification de la population et de l’octroi de la carte d’identité mais ça ne sera que du bluff sans un plan opérationnel précis et sans chronogramme bien éléboré.
Avançons seulement.